Anthologie secrète de Davertige
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Davertige
[…] L’auteur de ce poème est ce jeune homme de vingt-deux ans qui prit tout le monde par surprise en publiant à Port-au-Prince, il y a quarante ans, un mince recueil de poèmes au titre énigmatique : Idem (Imprimerie Théodore, 1962). Idem veut dire le même. Quelques années plus tard, il a ajouté une sorte de post-scriptum sous un titre presque pareil au précédent : Ibidem. Toujours le même. Et puis plus rien.
Ce qui se passe, c’est que ces poèmes se sont mis à croître comme une plante grimpante autour de mon coeur, le serrant à l’étouffer. Il y a dans ce recueil un poème, « Pétion-Ville en Noir et Blanc », qui me semble être le plus lumineux des instantanés que j’ai lus depuis les poings serrés dans mes poches crevées de l’ami Rimbaud.
Et cet homme vit depuis plus de vingt-cinq ans à Montréal dans l’ignorance de tout le monde. La différence entre Davertige et Ducharme ? Ducharme cache étrangement son corps du public tout en lui dévoilant sa part la plus secrète, son âme. On ne connaît de Davertige ni son corps ni son âme. Un poète secret se promène librement à Montréal. Cette manière de se perdre dans la foule me fait bien penser à Pessoa.
Le poète Davertige naît Villard Denis à Port-au-Prince le 2 décembre 1940. Il écrit ses premiers poèmes à dix-sept ans. Communiste, il participe activement à la lutte des étudiants. Poète, intellectuel politisé, peintre, il a vécu aux États-Unis, en France et à Montréal. Ces déplacements lui ont permis d’échanger plus grandement sur son art et de s’enrichir quotidiennement. Davertige (Villard Denis) est mort à Montréal le 25 juillet 2004.
Anthologie secrète 978-2-92315-303-2 20$ 156 pages 1 janvier 2003
Disponible en version papier
Ce que la presse en dit
La parole est présent aux éditeurs : il leur appartient de republier – en tout ou en partie – Idem, de suivre l’auteur, de le tirer de sa solitude, de lui faire la place à laquelle il a droit et de veiller à ce qu’il suive sa voie royale. Car d’ores et déjà Davertige est l’un de nos grands poètes.
— Dany Laferrière, La PresseIdem! C’est le cocktail de la résurrection et du suicide; l’amour y couche avec la mort, dans notre conscience, sur le pavé ou le chiendent, au contraire de cette «vieillerie poétique» où la vie se fige et croupit. Nous partageons avec Davertige un monde vécu trop souvent peut-être à notre insu même, et recréé nullement dissemblable de la nôtre.
— Alain BosquetAinsi recommandons-nous au lecteur un climat moderne de réceptivité.
— Serge Legagneur
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