Généalogie de la violence. Le terrorisme : piège pour la pensée
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Gilles Bibeau
Comment terrorisme et contre-terrorisme s’engendrent-ils mutuellement dans le face-à- face de deux folies guerrières? D’où vient ce e passion de la violence? Gilles Bibeau analyse la manière dont les États souverains exercent leur droit de tuer et de mener la guerre au nom de la sécurité et de la paix. Il dénonce les dérives patriotiques, le nouage du politique, du religieux, du militaire, et déconstruit le mythe d’une violence s’exprimant à travers la course effrénée aux armements de plus en plus sophistiqués. De la guerre froide à la guerre anti- terroriste de Barack Obama, Généalogie de la violence dévoile les enjeux idéologiques, politiques, anthropologiques et éthiques que posent les procédures de construction de l’ennemi.
Point de vue de l’auteur
Peut-on encore, dans le monde d’aujourd’hui, justifier, devant le tribunal de la rai- son, le recours à la guerre, qu’on la dise préventive, dissuasive, légitime et juste? Les règles internationales qui ont codifié jusqu’ici les comportements des armées régulières ont-elles encore un sens à l’ère de la haute technologie et des guerres asymétriques? […] À travers la perversité des images de mort et de destruction que les médias font circuler en boucle – les corps déchiquetés des Palestiniens sous les bombardements israéliens de Gaza, les têtes amputées d’otages occidentaux aux mains des bourreaux de l’État islamique –, guerriers et spectateurs sont associés, d’une certaine manière, dans une sorte de rite collectif de célébration de la violence. Qu’y a-t-il donc d’attirant dans le feu ardent de bombes larguées depuis des drones qui sèment la mort à la volée? Pourquoi la chair outragée d’ennemis mis en charpie ne soulève-t-elle pas spontanément dégout, répulsion et rejet? Se pourrait-il que le spectacle de la destruction soit rendu quasi-acceptable par le fait que la guerre continue a être interprétée, du moins dans les discours dominants autour de la campagne anti-terroriste d’aujourd’hui, comme une juste punition infligée à des milices et à des organisations – voire à des sociétés entières – qui se sont elles-mêmes mises hors la loi?
Gilles Bibeau est anthropologue et professeur émérite à l’Université de Montréal. Il a entrepris des recherches dans plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine ainsi qu’au Québec et en Inde. Féru d’histoire et de politique internationale, il est l’auteur de nombreux articles et essais.
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Essai 978-2-89712-297-3 22,95$ 248 pages
23 Mars 2015 (Québec)
Disponible en version papier et numérique
- Mémoire d’encrier © Marjorie Guindon Photographe
Ce que la presse en dit
Une réflexion sur l’altérité humaine pour sortir du cercle vicieux de l’opposition entre terrorisme et contre-terrorisme
Michel Lapierre, Le Devoir
Une réflexion intéressante sur l’espace que nous laissons à la violence ainsi qu’à l’indifférence grandissante face à cette mascarade.
Ève Tessier, Les Méconnus
Par son approche généraliste, et de par la valeur pédagogique de l’ouvrage, Généalogie de la violence reste une entrée en matière accessible sur la question des terrorismes.
Marie-Ève Jalbert, Magazine Spirale
Un livre qui montre de façon bien claire les dérives des sociétés occidentales envers de nombreux pays du monde et l’utilisation abusive de la notion de terrorisme pour imposer des contrôles aux populations qui n’ont rien à voir avec les mouvements terroristes souvent créés en réaction aux bavures et au manque de considération et de respect des pays occidentaux.
Blogue Jeanne Emard
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