Le K ne se prononce pas [format de poche]
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Souvankham Thammavongsa
Traduit de l’anglais par Véronique Lessard
Coup de coeur Renaud-Bray
Prix Giller 2020
Prix Trillium 2021
L’un des 100 meilleurs titres de 2020 – Time Magazine
Un livre incontournable – New York Times
Une fillette à l’école prononce obstinément le K muet du mot Knife. Un ancien boxeur se convertit en pédicure. Une femme rêve de téléromans en plumant des poulets. Un père emballe des meubles destinés à des maisons qu’il n’habitera jamais. Le K ne se prononce pas accueille les utopies, échecs, amours et petits actes de résistance des errants et réfugiés, qui tentent de trouver leurs repères loin de chez eux; ces ouvriers essentiels fouillent le bas-ventre du monde. On y croise des enfants bienveillants, des hommes blessés et des femmes fébriles. Ils désirent vivre. Et dans ces récits, ils vivent brillamment. Férocement.
Tendre et farouchement vivant, le livre Le K ne se prononce pas présente Souvankham Thammavongsa comme l’une des voix les plus innovatrices de sa génération.
Elle ouvrit le livre et chercha le mot. Celui qui ne ressemblait à rien de ce qu’elle connaissait.
Celui-là.
C’était sa dernière chance avant que son père aille au lit. Lui seul savait lire à la maison. Elle lui apporta le livre et lui indiqua le mot, demandant ce que c’était. Il se pencha au-dessus et dit : « Ke-nn-aye-ffe. C’est Kenayf. » C’est ce que c’était, c’est le son que ça avait pour lui.
Le lendemain, Miss Choi fit asseoir la classe en cercle sur le tapis vert à l’avant de la salle, comme chaque fois qu’elle allait faire lire un élève à haute voix. Parfois, quelqu’un se portait volontaire et parfois elle désignait un élève du doigt. Ce jour-là, Miss Choi balaya la classe du regard et s’arrêta sur l’enfant.
« Joy, tu n’as pas encore lu. Pourquoi ne nous lis-tu pas un passage de ton livre? »
L’enfant se mit à lire. Tout alla bien jusqu’à ce qu’elle arrive à ce mot. Il n’avait que cinq lettres, mais il aurait tout aussi bien pu en avoir vingt. Elle le prononça comme l’avait fait son père, mais elle sut qu’elle avait faux car Miss Choi ne tourna pas la page. Au lieu de cela, elle pointait le mot en tapant sur la page comme si par magie la bonne prononciation se ferait entendre. Mais l’enfant ne savait pas comment le prononcer.
Tap. Tap. Tap. Une fille aux cheveux jaunes finit par s’écrier : « C’est knife! Le k ne se prononce pas », levant les yeux au ciel comme s’il n’y avait rien de plus facile au monde.
Née en 1978 dans un camp de réfugiés laotien en Thaïlande, Souvankham Thammavongsa est poète et romancière. Elle a publié trois recueils de poésie et un premier livre de nouvelles à succès, How to pronounce knife, traduit par Mémoire d’encrier sous le titre Le k ne se prononce pas, qui l’a fait connaître dans le monde entier. Souvankham Thammavongsa est l’une des voix les plus puissantes de sa génération. Elle vit à Toronto.
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Nouvelles 978-2-89712-902-6 19,95$ 164 pages
27 mars 2023 (Québec)
à venir (France/Belgique/Suisse)Disponible en format papier et numérique
- © Steph Martyniuk
Ce que la presse en dit
Beaucoup de talent… je n’avais jamais lu quelqu’un qui écrit comme ça… un hymne au courage des travailleurs essentiels… très bien traduit… extrêmement subtil… un talent pour prendre des petits moments et en faire des témoignages sur l’intégration et l’immigration…
Le club de lecture, Plus on est de fous, plus on lit !
Thammavongsa ne fait pas que raconter de bonnes histoires prenantes; elle explore avec finesse des mondes intérieurs, des consciences aux prises avec un environnement déstabilisant…. Une merveille de littérature et d’humanité.
Louis Cornellier, Le Devoir
Reconnue comme l’une des voix « les plus puissantes de sa génération », Souvankham Thammavongsa ne cesse d’émouvoir, par sa prose et surtout son propos, brut et bourré d’émotions… D’anecdotes en apparence banale aux évènements les plus bouleversants, ses courtes tranches de vie, à mi-chemin entre la poésie et le récit, sont déchirantes de vérité.
Silvia Galipeau, La Presse
Souvent sombres et marquées par l’exploitation et les rêves brisés, ces nouvelles pourtant brillent d’étincelles d’amour et d’élans de joie.
Time Magazine
En tout, 14 nouvelles dépeignent le destin, les rêves et le quotidien d’hommes, de femmes et d’enfants qui éprouvent tous une furieuse envie de vivre. La migration est un des thèmes importants, mais on y aborde aussi les réalités complexes d’un milieu ouvrier à la fois injuste et porteur.
Julie Roy, L’actualité
L’auteure use d’une palette de couleurs poétiques, subtiles, se focalise sur des détails précis de la vie quotidienne, lesquels offrent une sorte d’ancrage existentiel. Elle évite toute sentimentalité ; la dignité des personnes résiste aux épreuves.
Henri Marcel, Les Cahiers de NEM
Ces nouvelles éblouissantes dépeignent l’expérience des immigrants dans une prose d’une beauté douloureuse. Portées par une remarquable palette d’émotions, ces nouvelles sont à la fois des vaisseaux d’espoir, de souffrance, de rejet, et de perte pour celles et ceux qui cherchent un ancrage dans une terre nouvelle et étrange.
Jury du Prix Giller
Thammavongsa écrit avec une élégance à la fois brutale et tendre, donnant à ses personnages une voix puissante.
Booklist
De temps en temps, vous tombez sur un livre dont l’écriture est si époustouflante que vous prenez note du nom de l’auteure pour lire tout ce qu’elle écrit. Le K ne se prononce pas de Souvankham Thammavongsa fait partie de ces livres.
Elle Canada
Les radieuses nouvelles de Thammavongsa sont pleines de précarité, de force, d’incertitudes, de désordre et de vie.
Ms. Magazine
Le K ne se prononce pas est un recueil fascinant et subversif qui entre en nous comme un choc. C’est miraculeux, libérateur et joyeux qu’une langue puisse être à la fois si radieusement précise, brute, effrontée. C’est une œuvre monumentale.
Madeleine Thien, auteure de Nous qui n’étions rien
Le K ne se prononce pas est une œuvre magistrale. Ce livre est écrit avec tellement de franchise, vous auriez juré que chaque mot est vrai.
Sharon Bala, auteure de Boat-People
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