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Les nuits amérindiennes en Haïti

  • NOUS SOMMES TOUS DES INDIENS D’AMÉRIQUE

    Je me suis faite belle
    Pour qu’on remarque
    La moelle de mes os
    Survivante d’un récit
    Qu’on ne raconte pas
    Joséphine Bacon

    En 2013, nous étions une cinquantaine à célébrer la littérature et la culture, à l’occasion des Rencontres québécoises en Haïti. Deux ans après, nous voici à nouveau. Quel sens peuvent avoir ces Nuits amérindiennes en Haïti? Le mot Ayiti est un nom indien signifiant « terre haute, terre montagneuse ». Les premiers habi­ tants de l’île étaient des femmes et des hommes à la peau rouge appelés Indiens. Ce sont les premières leçons d’histoire. Puis le génocide a décimé ces peuples, et l’oubli efface la mémoire. Je dis, comme si j’en avais rêvé, que le paradis des Indiens se trouve aux Abricots, village au sud d’Ayiti.

    Lorsque j’arrive dans une ville, je cherche la présence et l’amitié des Indiens. Si Les nuits amérindiennes se déroulent en Haïti, c’est parce que nous avons une histoire et une mémoire communes avec les peuples des Premières Nations. Nous avons un passé commun (colonisation, exploitation, etc.). Aujourd’hui, nous marchons ensemble pour convoquer des lendemains de lumière.

    Les auteurs des Premières Nations portent en eux l’espérance du monde à travers cette urgente sommation du réel. Les auteurs des Premières Nations portent en eux la flamme, la voix et la sagesse des Ancêtres. Ils nous donnent la main, scan­ dant américanité et indianité, questionnant notre présence au monde. Les nuits amérindiennes rappellent que nous sommes tous des Indiens d’Amérique.

    Joséphine Bacon, poète et réalisatrice innue de Pessamit, et Yanick Lahens, romancière haïtienne, présidentes d’honneur, accompagnent ces Nuits amérin- diennes afin de réaffirmer l’urgence de cette rencontre. Propulsés vers le même horizon, nous marchons avec ces mots, ces chants et ces rêves qui nous ont été dérobés. De la Côte-Nord à Port-au-Prince, nous revendiquons cet héritage: notre humanité et le respect du territoire.

    Rodney Saint-Éloi

    Catalogue Les nuits amérindiennes  C4