Une aiguille nue
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Nuruddin Farah
De Dieu ! ! Mogadiscio, pense Koschin, l’abattoir devenu ville. Œil-bridé venu d’Orient, attiré par l’encens et la myrrhe, a tracé sa route dans ce qui était alors le Puntland. Cul-gras, et c’est peu dire, a marchandé avec les chefs de tribus et les chefs de clans et s’est installé pendant plus d’un demi-siècle, garantissant le maintien de la paix entre les clans. Avant eux, avant l’arrivée d’œil-bridé et Cul-gras à Mogadiscio il y a eu les Mangeurs d’oignons-huileux. Sans oublier bien sûr Beau-salaud qui a fouetté des indigènes par centaines, racontant (pour que le monde entier le sache) que s’il partait, il ne resterait rien à personne, qu’ils se boufferaient entre eux. Puis Servile-minable s’est approché par un autre biais (ils sont bien plus à moi qu’à vous), a falsifié l’Histoire, et s’est fait un nom en tant que géniteur des meilleurs Métis Chocolats de Négroland.
« Né en 1945 à Baidhabo, dans ce qui était alors la Somalie italienne, Nuruddin Farah a grandi en Ogaden, province somalie de l’Est éthiopien, avant de partir étudier en Inde au mitan des années 1960. De retour au pays, il se signale dès 1968, comme enseignant à Mogadiscio mais surtout comme le premier romancier de langue anglaise et… de langue somalie. Un coup double, rare il est vrai, qui précipitera son exil scellé par la junte militaire de Mohammed Siyad Barre arrivé au pouvoir en 1969.»
Extrait de la préface d’Abdouraman A. Waberi
Nuruddin Farah est né à Baidhabo en 1945 et a grandi en Ogaden, province somalie de l’Est éthiopien. Il a suivi des études universitaires en Inde. Enseignant en Somalie dès 1968, il entame sa carrière de romancier en langue somalie puis en langue anglaise. Il séjournera en Angleterre comme dramaturge et en Italie. Depuis la parution d’Une aiguille nue en 1976, son exil se déroulera essentiellement en Afrique. Il réside actuellement en Afrique du Sud.
Ce roman paraît en coédition solidaire et équitable : L’Or des fous (France), en bas (Suisse), Mémoire d’encrier (Canada et Haïti), Éburnie (Côte d’Ivoire), CAEC-Khoudia (Sénégal), Ruisseaux d’Afrique (Bénin) et Presses universitaires d’Afrique (Cameroun) dans le cadre de l’Alliance des éditeurs indépendants.
Collection Terres d’écritures 2007 256 pages 978-2-923153-70-4
Traduit de l’anglais par Catherine Pierre-Bon | Préface d’Abdouraman A. Waberi
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