Nous sommes les rêveurs
Nous sommes les rêveurs
On lit Nous sommes les rêveurs comme on lit un journal intime. On entre dans l’intimité de Rita Joe, poète, écrivaine, féministe et militante autochtone pour le droit des femmes, on souffre avec elle des injustices, on touche la présence des êtres disparus. Et on a le sentiment de pouvoir changer les choses.
Point de vue de la traductrice
Les recueils de poésie et les mémoires de Rita Joe voyagent dans ma valise depuis une quinzaine d’années. Je ne savais pas si son œuvre avait été publiée en français, mais je m’étais toujours dit que je voulais la traduire et la faire connaître. L’univers de Rita m’est très familier. Quand elle décrit si élégamment les forêts, l’odeur de l’herbe sacrée, le lac Bras d’Or, les conversations et les bancs d’huîtres, je reconnais bien ces odeurs, ces bruits, ces gens et ces lieux dont j’ai été entourée. C’est un peu mes souvenirs que je tiens à partager avec cette traduction, ainsi que les précieux enseignements de Rita Joe sur la vie autochtone, les traditions, le racisme et la spiritualité, le tout toujours raconté avec son incroyable sens de l’humour et la simplicité de ses mots.
Parution 23 août 2016
Langue originale Anglais
Pages 122 p.
ISBN Papier 978-2-89712-378-9
ISBN EPUB 978-2-89712-379-6
ISBN PDF 978-2-89712-380-2
Disponible en format papier et numérique.
L'autrice
Rita Joe
Rita Joe est née Rita Bernard, le 15 mars 1932 à Whycocomagh, au Cap Breton en Nouvelle- Écosse. Devenue orpheline à l’âge de dix ans, elle a été placée dans l’école résidentielle Shubenacadie (de l’État) très tôt et y est restée jusqu’à sa huitième année. En 1954, elle épouse un maître d'école, Frank Joe. Ils ont eu ensemble huit enfants et elle en a adopté deux autres.
À l'âge de 46 ans, elle publie son premier livre, Les poèmes de Rita Joe en 1978 (non traduit). D'autres livres ont suivi: Song of Eskasoni (1988, non traduit), Lnu and Indians We’re Called (1991, non traduit) et Kelusultiek (1995, non traduit). Son dernier livre, We are the dreamers: recent and early poetry fut publié en 1999.
Ses mémoires, titrées Song of Rita Joe: Autobiography (1996) raconte sa vie et son expérience à l’école résidentielle de Shubenacadie en Nouvelle-Écosse où elle dit avoir reçu « un lavage de cerveau » : « ‘Tu ne vaux rien,’ on me le disait tous les jours à Shubie ».
Elle a rédigé une anthologie de textes mi'kmaq : The Mi’kmaq Anthology (1997).
Pendant toute sa carrière elle a toujours dit vouloir contrer les idées péjoratives qui entouraient les Amérindiens. Elle a contribué à changer le regard des autres sur les autochtones de la Nouvelle-Écosse. Ses poèmes ont inspiré des chanteurs et un air d’opéra, basé sur un de ses poèmes, a été écrit. Elle a travaillé en tant qu’écrivaine avec la Writers Federation of Nova Scotia et a reçu plusieurs prix de cette organisation provinciale.
En 1989, elle est devient membre de l’Ordre du Canada, et en 1992 elle rejoint le Privy Council de la Reine, elle est l’une des seules non politiciennes jamais nommée à cet organisme. Elle a reçu trois doctorats honorifiques, un en Droit de l’Université Dalhousie (1993), un en Lettres de l’Université du Cap Breton (1997) et un autre en Lettres humaines de l’Université Mount Saint Vincent (1998). Elle a été lauréate du prix National Aboriginal Achievement Award en 1997.
Atteinte depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, elle décède le 20 mars 2007.
En 2013, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a annoncé la mise en place d'un nouveau programme dans le but de rendre hommage aux figures artistiques majeurs de la province; Rita Joe fut sélectionnée pour cette commémoration.