QUAND JE VIS
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23h52, un homme gît sur le sol, entre la vie et la mort. Sa fille est auprès de lui. Elle attend les secours. Son petit-fils dort. Des voix traversent la nuit : la fille, le père, le pompier, l’agente de sécurité, la médecin accompagnent cette vie qui bascule. Elles racontent ce cœur qui s’épuise. Elles cherchent leur propre souffle à travers le combat de cet homme, père, grand-père, humain. Quand je vis est à la fois théâtre de la mort et du vivant, un véritable suspense poétique, un livre haletant aux pages nerveuses qui défient le temps.
Existes-tu, es-tu un mot ?
peut-être la peur
quand tu entends
un cri très bas
une mouche dans la nuit
Ouanessa, Ouanessa
ton père hurle à petite voix
qu’il ne peut plus respirer
Poésie 19,95$ / 15 € 138 pages
978-2-89712-935-4 (papier)
978-2-89712-936-1 (epub)
978-2-89712-937-8 (PDF)1 septembre 2023 (Québec)
À venir (France/Belgique/Suisse)Disponible en format papier et numérique
- Mémoire d’encrier © Marjorie Guindon Photographe
Ce que la presse en dit…
Ce texte réussit à nous donner la palpitation fébrile d’une fille qui se penche sur le corps de son père tombé, victime d’une crise cardiaque. Or, cette fille est médecin, elle sait. Elle se nomme Ouanessa et est ainsi appelée par le père qui lui dit ne plus pouvoir respirer. C’est le fondement même de ce très beau recueil que la respiration. D’un même souffle, nous suivons ce texte écrit en vers libres, mais qui est un récit, plutôt une poétique de la relation fille et père. Sans acrimonie, sans règlement de comptes, la survivance et la passion filiale s’imposent. Inclinée vers le père, elle « lui tien[t] le coeur […] aimer devient une paume ». C’est toujours d’une douceur frémissante. Répartis entre les voix de la fille, du père, du pompier, de l’agente de sécurité ou du médecin, les poèmes s’attardent à la bonté. Quand « il y a déjà assez de silence / à soigner », reste la tragédie. Expatrié de son pays d’origine, expatrié de son propre corps, le père est à l’urgence, enurgence, alors que la fille « attend […]que [s]on père / devienne un poème. » En grande poète, Ouanessa Younsi, ainsi, « dépose les verbes sur la frayeur ».
Hugues Corriveau, Le Devoir
Malgré le drame qui est raconté, Ouanessa Younsi offre une poésie à la fois douce et lumineuse sur les thèmes de la relation père-fille, l’immigration, le déracinement, la mort, le travail des soignants, la survie, la guérison.
Mathieu Dessureault, ULaval nouvelles
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